Ouest-France Publié le 15/08/2022 à 19h00 Lydie Rault, dite Lilith, était à Nantes, vendredi 12 août. La jeune femme a entrepris une marche de 900 km, de Champigny-sur-Marne à Toulouse, avec son mari, Matthyeu Sebbah, dit Chacha, afin d’interpeller le public sur les ravages causés par le chlordécone lors de chacune de leurs 25 étapes prévues.
Ce pesticide a en effet été utilisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, alors même que ses dangers avaient été relevés depuis 1979. Ses conséquences restent d’actualité, ce que confirme une étude de l’IRSET (Institut de recherche en santé, environnement et travail) qui fait le lien avec le taux très important de cancers de la prostate, les problèmes de fertilité et de développement. La monoculture de la banane empêche l’accès à une autonomie alimentaire Le produit est en effet resté dans les sols et continue de souiller l’eau. Plus globalement, la monoculture de la banane empêche les îles d’accéder à une autonomie alimentaire, et donc de s’affranchir d’exportations ruineuses, ce que souligne Lilith.
Celle-ci a décidé de mener ce combat après une reconversion professionnelle qui l’a amenée à suivre des études de science politique à la Sorbonne. Dans ce cadre, elle a rédigé un mémoire sur le chlordécone et a eu l’occasion de s’entretenir avec Yvon Sérénus, président du collectif des ouvriers empoisonnés par les pesticides.
Une rencontre décisive pour l’ancienne puéricultrice : Il m’a raconté que le travail était tellement dur que les ouvriers ne pouvaient pas terminer leur journée. Les békés (descendants des colons) demandaient alors que les enfants viennent aider, pour retirer les charançons morts ou pour épandre
Ce pesticide a en effet été utilisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, alors même que ses dangers avaient été relevés depuis 1979. Ses conséquences restent d’actualité, ce que confirme une étude de l’IRSET (Institut de recherche en santé, environnement et travail) qui fait le lien avec le taux très important de cancers de la prostate, les problèmes de fertilité et de développement. La monoculture de la banane empêche l’accès à une autonomie alimentaire Le produit est en effet resté dans les sols et continue de souiller l’eau. Plus globalement, la monoculture de la banane empêche les îles d’accéder à une autonomie alimentaire, et donc de s’affranchir d’exportations ruineuses, ce que souligne Lilith.
Celle-ci a décidé de mener ce combat après une reconversion professionnelle qui l’a amenée à suivre des études de science politique à la Sorbonne. Dans ce cadre, elle a rédigé un mémoire sur le chlordécone et a eu l’occasion de s’entretenir avec Yvon Sérénus, président du collectif des ouvriers empoisonnés par les pesticides.
Une rencontre décisive pour l’ancienne puéricultrice : Il m’a raconté que le travail était tellement dur que les ouvriers ne pouvaient pas terminer leur journée. Les békés (descendants des colons) demandaient alors que les enfants viennent aider, pour retirer les charançons morts ou pour épandre
le chlordécone à mains nues. Aujourd’hui, ils sont tous morts.
Une cagnotte a été créée en ligne sur helloasso et la marche solidaire fait l’objet d’un compte instagram : www.instagram.com/lilith.chacha.and.cie
Presse Océan :
Ils traversent l’Hexagone pour alerter sur la question du chlordécone « Lilith » et son mari « Chacha » ont entamé une marche de 900 km entre Champigny-sur-Marne et Toulouse pour faire connaître les conséquences du chlordécone. Vendredi, ils ont fait étape à Nantes.
« Lilith » et « Chacha » ont fait étape à Nantes dans le cadre de leur marche pour alerter sur les conséquences du chlordécone
“Nous voulions faire étape à Nantes en raison du passé négrier de la ville, c’est symbolique”. Partis de Champigny-sur-Marne le 29 juillet, Lydie Rauld et Matthyeu Sebbah, « Lilith » et « Chacha » de leurs surnoms, entament une traversée de l’Hexagone sur 900 kilomètres à pied afin de sensibiliser à la question du chlordécone, un pesticide toxique qui a continué d’être utilisé massivement dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique jusqu’en 1993, alors qu’il avait été reconnu comme cancérigène pour l’Homme en 1979. Lydie Rauld, étudiante en master de science politique à la Sorbonne, a soutenu un mémoire sur ce sujet en mai.
Une cagnotte pour les ouvriers agricoles de Martinique Le couple est arrivé à Nantes vendredi en milieu d’après midi, et a livré un discours à l’intérieur du Mémorial de l’abolition de l’esclavage, en compagnie notamment de Peter Lema, président du Cercle du marronnage et du Mouvement international de réparation et d’Emmanuelle Étienne, secrétaire Sud PTT 44 et 85.
« Lilith » et « Chacha » ont créé une cagnotte sur la plateforme Hello Asso, dont les fonds seront reversés au Collectif des ouvriers agricoles martiniquais (COAADEP), pour financer entre autres le financement des soins des victimes ou encore préparer des actions en justice pour permettre leur indemnisation. “Nous visons la somme de 50 000 € avant la fin de notre voyage, mais nous invitons chaque personne à ne donner ne serait-ce qu’1euro symbolique”, concède le couple, qui partage son périple sur TikTok et Instagram.