FB - Pensez-vous que la plainte au civil que vous préconisez dans le but d’obtenir une réparation pourra aboutir à la désignation du / des responsables de cet état de fait qui endommage la santé de milliers de patients ?
CLE - Le but de ma proposition n’est pas, pour le moment, de déterminer les responsabilités. Je veux déconnecter une indemnisation d’urgence de la recherche de la vérité. En effet, déterminer la responsabilité prend nécessairement du temps car elle suppose pour le moins un débat contradictoire et souvent des expertises techniques. De plus, nous pouvons anticiper une partie de ping pong entre l’ANSM et les laboratoires MERCK sur le thème « ce n’est pas moi c’est lui ». Dans un premier temps, je souhaite éviter cela. J’estime que les malades ont besoin d’être reconnus. Ils ne doivent pas être considéré comme des affabulateurs ou comme participant à un épisode d’hystérie collective. Ils souffrent. Cette souffrance est réelle et la réaction de certains médecins me surprend tant ils sont dans le déni et dans l’absence d’empathie à l’égard de malades qui sont sous Levothyrox tous les jours et pour le restant de leur vie.
La procédure que je propose permet une première indemnisation égalitaire et forfaitaire. Elle ne nécessite pas des expertises individuelles. Dans mon esprit, cette procédure vise à calmer les esprits en proposant rapidement une solution d’attente. Elle ne vise que deux préjudices (défaut d’information et préjudice d’angoisse) et laisse la possibilité à chaque malade de rechercher l’indemnisation de l’intégralité de ses autres préjudices devant la juridiction compétente. Et surtout, elle n’empêche la recherche de la vérité dans le cadre soit d’une enquête pénale soit d’une action en responsabilité.
FB - Vous écartez le recours au pénal du fait de la lenteur des procédures, soit ! Que comptez-vous initier aux cotés de la voie civile tendant à réparation ? A supposer que la procédure civile ne prenne qu’un délai d’un an ?
CLE - Je n’écarte pas le pénal, je le réserve. Encore une fois, mon idée est d’obtenir une indemnisation rapide, forfaitaire et égalitaire pour toutes les victimes qui n’ont pas reçu l’information adéquate comme en Belgique. Dans le « plat pays », il semble qu’en 2015, lors du changement de formule de la spécialité, MERCK a imprimé un petit carton informatif qui avait été glissé dans chaque boite de comprimés. Cette information signalait le changement de formule et recommandait de consulter son médecin pour vérifier et/ou adapter le dosage. En France, rien. Silence radio. Il faut que les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques comprennent que les malades ne sont ni des vaches à lait ni des veaux et encore moins des cobayes.
Une fois cette première indemnisation obtenue (et cela peut prendre du temps en raison par exemple de l’embouteillage des demandes au tribunal et si j’ai parlé d’une année c’est parce que c’est la durée moyenne dans les stats du ministère de la justice mais je sais bien que je ne suis pas à l’abri de manœuvres d’embourbement), je propose que ceux qui le souhaitent sollicitent une indemnisation individuelle en fonction des préjudices subis (préjudice esthétique, perte de salaires, complications médicales etc.). Dans ce cas, on se retrouve avec une multiplicité de procédures individuelles à gérer.
FB - Ne pensez-vous pas qu’attaquer le laboratoire MERCK sur les dommages causés par les effets secondaires du « nouveau » LEVOTHYROX lui ouvre une évidente voie de défense ? Il sera très facile à MERCK de répliquer que la molécule de LEVOTHYROX une reste inchangée…
CLE - Je ne vais pas vous révéler toute mon argumentation. Mais cet argument ne tient pas. Car la « spécialité » a bien été modifiée sinon nous ne serions pas là à en discuter.
(mise à jour 25/09/2017)
FB - Vous vous faites de la pub sur le dos des malades et vous allez gagner 48 000 euros c’est beaucoup pour une procédure civile.
CLE - Je pourrais entendre la critique si elle ne venait pas indirectement de certains avocats qui parlent aussi dans le poste ou dans les journaux. Si eux le peuvent, pourquoi cela me serait il interdit ? Si les médias s’intéressent à ce que je raconte c’est peut-être parce que j’offre des informations précises que l’on peut vérifier. J’essaye également d’entretenir le dialogue sans polémique inutile. Je pars du principe que les malades sont des citoyens, ils ont droit à l’information. Ensuite, ils choisiront leur avocat (ou pas) en fonction de leur ressenti. Je n’oblige personne à me suivre et je ne prétends pas être mandaté par une association ou par un collectif créé pour l’occasion. D’expérience, je sais que les associations, surtout lorsqu’elles ont une ancienneté et un historique qui les légitiment, permettent aux malades de retrouver confiance. Car ce que Big Pharma, les médecins et le gouvernement ne semblent pas comprendre c’est que le fil de la confiance est rompu.
« Sur le dos des malades » ? Là vous allez me fâcher car justement j’essaye de faire en sorte de les remettre au cœur du sujet. Je sais parfaitement que l’indemnisation financière n’est qu’un pis aller mais elle est la première étape de la reconnaissance de leur situation et de leur souffrance. Elle ne répond pas à toutes leurs interrogations et notamment « comment a-t-on pu en arriver là ? »
Ma plateforme MySMARTCab est un moyen, parmi d’autres, de fédérer les malades, leurs énergies et de faire entendre leur voix.
Parlons en un peu de cette plateforme. Je l’ai créé en 2016 dans le but d’en faire une arme « anti lobby ». L’idée est de permettre sur des sujets intéressant plusieurs milliers de personnes dispersées sur tout le territoire de trouver un moyen d’agir en se réunissant dans un lieu virtuel. A termes, quand nous aurons achevé les développements informatiques, j’espère pouvoir créer des communautés d’intérêts où les personnes concernées pourront partager des idées et des informations afin de préparer des actions en commun.
Et pour terminer, l’argent. Derrière la plateforme, il y a une équipe d’hommes et de femmes qui travaillent. Il faut gérer les dossiers (vérifier que toutes les pièces nécessaires sont bien réunies,), il faut préparer l’argumentation (croyez moi cela représente quelques nuits blanches), répondre aux arguments adverses, plaider, expliquer sans cesse et avec patience sa stratégie, accepter les critiques, expliquer encore, réfléchir, anticiper, être à l’écoute, proposer, intégrer les évolutions du droit ou être attentif aux informations réelles ou arrangées, inventer de nouveaux chemins, créer des solutions, défricher, expliquer encore, etc. Et vous estimez que 96 euros par demandeur c’est cher payé ?
J’assume complètement que le travail que nous faisons doit être rémunéré à hauteur du temps passé, de l’énergie déployée et du talent mis en œuvre. Si nous arrivons à nos fins et que les victimes se sentent mieux notamment parce que l’indemnisation sera la preuve que la société les a écoutés et ne met plus leur parole en doute, il est normal de recevoir une rémunération à la hauteur de notre investissement. Et si nous réalisons des bénéfices, ce que j’espère, une grande partie sera réinvestie dans la plateforme MySmartCab pour en faire un outil puissant de lutte et de résistances aux féodalités économiques.
CLE - Le but de ma proposition n’est pas, pour le moment, de déterminer les responsabilités. Je veux déconnecter une indemnisation d’urgence de la recherche de la vérité. En effet, déterminer la responsabilité prend nécessairement du temps car elle suppose pour le moins un débat contradictoire et souvent des expertises techniques. De plus, nous pouvons anticiper une partie de ping pong entre l’ANSM et les laboratoires MERCK sur le thème « ce n’est pas moi c’est lui ». Dans un premier temps, je souhaite éviter cela. J’estime que les malades ont besoin d’être reconnus. Ils ne doivent pas être considéré comme des affabulateurs ou comme participant à un épisode d’hystérie collective. Ils souffrent. Cette souffrance est réelle et la réaction de certains médecins me surprend tant ils sont dans le déni et dans l’absence d’empathie à l’égard de malades qui sont sous Levothyrox tous les jours et pour le restant de leur vie.
La procédure que je propose permet une première indemnisation égalitaire et forfaitaire. Elle ne nécessite pas des expertises individuelles. Dans mon esprit, cette procédure vise à calmer les esprits en proposant rapidement une solution d’attente. Elle ne vise que deux préjudices (défaut d’information et préjudice d’angoisse) et laisse la possibilité à chaque malade de rechercher l’indemnisation de l’intégralité de ses autres préjudices devant la juridiction compétente. Et surtout, elle n’empêche la recherche de la vérité dans le cadre soit d’une enquête pénale soit d’une action en responsabilité.
FB - Vous écartez le recours au pénal du fait de la lenteur des procédures, soit ! Que comptez-vous initier aux cotés de la voie civile tendant à réparation ? A supposer que la procédure civile ne prenne qu’un délai d’un an ?
CLE - Je n’écarte pas le pénal, je le réserve. Encore une fois, mon idée est d’obtenir une indemnisation rapide, forfaitaire et égalitaire pour toutes les victimes qui n’ont pas reçu l’information adéquate comme en Belgique. Dans le « plat pays », il semble qu’en 2015, lors du changement de formule de la spécialité, MERCK a imprimé un petit carton informatif qui avait été glissé dans chaque boite de comprimés. Cette information signalait le changement de formule et recommandait de consulter son médecin pour vérifier et/ou adapter le dosage. En France, rien. Silence radio. Il faut que les pouvoirs publics et les laboratoires pharmaceutiques comprennent que les malades ne sont ni des vaches à lait ni des veaux et encore moins des cobayes.
Une fois cette première indemnisation obtenue (et cela peut prendre du temps en raison par exemple de l’embouteillage des demandes au tribunal et si j’ai parlé d’une année c’est parce que c’est la durée moyenne dans les stats du ministère de la justice mais je sais bien que je ne suis pas à l’abri de manœuvres d’embourbement), je propose que ceux qui le souhaitent sollicitent une indemnisation individuelle en fonction des préjudices subis (préjudice esthétique, perte de salaires, complications médicales etc.). Dans ce cas, on se retrouve avec une multiplicité de procédures individuelles à gérer.
FB - Ne pensez-vous pas qu’attaquer le laboratoire MERCK sur les dommages causés par les effets secondaires du « nouveau » LEVOTHYROX lui ouvre une évidente voie de défense ? Il sera très facile à MERCK de répliquer que la molécule de LEVOTHYROX une reste inchangée…
CLE - Je ne vais pas vous révéler toute mon argumentation. Mais cet argument ne tient pas. Car la « spécialité » a bien été modifiée sinon nous ne serions pas là à en discuter.
(mise à jour 25/09/2017)
FB - Vous vous faites de la pub sur le dos des malades et vous allez gagner 48 000 euros c’est beaucoup pour une procédure civile.
CLE - Je pourrais entendre la critique si elle ne venait pas indirectement de certains avocats qui parlent aussi dans le poste ou dans les journaux. Si eux le peuvent, pourquoi cela me serait il interdit ? Si les médias s’intéressent à ce que je raconte c’est peut-être parce que j’offre des informations précises que l’on peut vérifier. J’essaye également d’entretenir le dialogue sans polémique inutile. Je pars du principe que les malades sont des citoyens, ils ont droit à l’information. Ensuite, ils choisiront leur avocat (ou pas) en fonction de leur ressenti. Je n’oblige personne à me suivre et je ne prétends pas être mandaté par une association ou par un collectif créé pour l’occasion. D’expérience, je sais que les associations, surtout lorsqu’elles ont une ancienneté et un historique qui les légitiment, permettent aux malades de retrouver confiance. Car ce que Big Pharma, les médecins et le gouvernement ne semblent pas comprendre c’est que le fil de la confiance est rompu.
« Sur le dos des malades » ? Là vous allez me fâcher car justement j’essaye de faire en sorte de les remettre au cœur du sujet. Je sais parfaitement que l’indemnisation financière n’est qu’un pis aller mais elle est la première étape de la reconnaissance de leur situation et de leur souffrance. Elle ne répond pas à toutes leurs interrogations et notamment « comment a-t-on pu en arriver là ? »
Ma plateforme MySMARTCab est un moyen, parmi d’autres, de fédérer les malades, leurs énergies et de faire entendre leur voix.
Parlons en un peu de cette plateforme. Je l’ai créé en 2016 dans le but d’en faire une arme « anti lobby ». L’idée est de permettre sur des sujets intéressant plusieurs milliers de personnes dispersées sur tout le territoire de trouver un moyen d’agir en se réunissant dans un lieu virtuel. A termes, quand nous aurons achevé les développements informatiques, j’espère pouvoir créer des communautés d’intérêts où les personnes concernées pourront partager des idées et des informations afin de préparer des actions en commun.
Et pour terminer, l’argent. Derrière la plateforme, il y a une équipe d’hommes et de femmes qui travaillent. Il faut gérer les dossiers (vérifier que toutes les pièces nécessaires sont bien réunies,), il faut préparer l’argumentation (croyez moi cela représente quelques nuits blanches), répondre aux arguments adverses, plaider, expliquer sans cesse et avec patience sa stratégie, accepter les critiques, expliquer encore, réfléchir, anticiper, être à l’écoute, proposer, intégrer les évolutions du droit ou être attentif aux informations réelles ou arrangées, inventer de nouveaux chemins, créer des solutions, défricher, expliquer encore, etc. Et vous estimez que 96 euros par demandeur c’est cher payé ?
J’assume complètement que le travail que nous faisons doit être rémunéré à hauteur du temps passé, de l’énergie déployée et du talent mis en œuvre. Si nous arrivons à nos fins et que les victimes se sentent mieux notamment parce que l’indemnisation sera la preuve que la société les a écoutés et ne met plus leur parole en doute, il est normal de recevoir une rémunération à la hauteur de notre investissement. Et si nous réalisons des bénéfices, ce que j’espère, une grande partie sera réinvestie dans la plateforme MySmartCab pour en faire un outil puissant de lutte et de résistances aux féodalités économiques.