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LEVOTHYROX : Newsletter Août 2020 - Levo Lactose répit jusqu'au 31 décembre 2021...




 
 
  LEVOTHYROX avec Lactose
Le ministère accepte de le rendre accessible jusqu’au 31 décembre 2021.
 
 
 
Le 29 juin 2020, j’avais adressé une lettre ouverte à Monsieur Olivier Véran, Ministre de la Santé dans laquelle je lui demandais de continuer à rendre accessible le Levothyrox avec Lactose.
 
J’insistai notamment sur la situation née de la crise sanitaire du COVID 19 et de la nécessité de faire preuve d’humanité à l’égard des 150.000 malades qui ne supportent ni la nouvelle formule ni les alternatives proposées.
 
Depuis janvier 2020, le ministère de la santé préparait les esprits. Il avait pris acte – sans réagir – de l’arrêt de la production de Levothyrox avec Lactose annoncé par MERCK pour le 30 septembre 2020. En effet, après avoir testé la nouvelle formule sur le marché français (mars 2017), l’industriel avait entrepris de remplacer dans toute l’Europe (sauf l’Italie et la Russie) l’ancienne formule.

Ainsi peu à peu, il est devenu superflu de se fournir en Suisse, en Belgique ou en Espagne puisque l’on ne trouvait plus la formule du Levothyrox au Lactose.

Plus le temps passait, plus les malades s’inquiétaient pour leur avenir.

J’ai en mémoire le témoignage d’une dame originaire de Strasbourg : depuis 2017, sous le contrôle de son endocrinologue, elle a essayé toutes les alternatives disponibles. A chaque fois, elle est passée par les urgences car elle ressentait des effets secondaires inquiétants, notamment cardiaques. Pour elle, il n’existe aucune alternative au Lévothyrox avec Lactose qu’elle prend depuis plus de 17 ans. Combien sont-ils dans son cas ? Le Ministère, l’ANSM et Merck ne veulent surtout pas le savoir.

Pour tous ces malades abandonnés à leur sort et qui doivent supporter le mépris de leur médecin, ma lettre du 29 juin pouvait représenter un espoir.

Très clairement, cette lettre était destinée à préparer une ultime procédure de référé-liberté devant le Conseil d’Etat. Le timing avait été calculé à cet effet. En effet, à compter du 29 juin 2020, le ministre disposait de deux mois (donc jusqu’au 29 août 2020) pour réagir. S’il gardait le silence ou s’il refusait ma demande du maintien du Lévothyrox avec Lactose, j’étais prêt à dégainer ma procédure en insistant sur l’urgence d’agir.

Je vous avais expliqué cette stratégie dans une précédente newsletter.

Mais, voilà que le 10 août 2020, le Ministère de la santé a annoncé qu’il repoussait jusqu’à la fin 2021 l’arrêt de la fourniture de Levothyrox avec Lactose. Ainsi, pendant plus d’un an, les malades français pourront continuer à se fournir en Levothyrox avec Lactose destiné au marché russe (d’où les caractères en cyrillique).

On peut considérer que c’est une victoire temporaire pour les malades, mais depuis 2017, à coup de procédures initiées dans l’intérêt de tous les malades, nous ne cessons de faire reculer la date d’arrêt complet du Levothyrox avec lactose.

Par le travail des associations sérieuses qui œuvrent dans l’intérêt de tous les malades et non dans la défense des intérêts égoïstes de quelques uns, par les différentes procédures diligentées, nous avons gagné quatre années de répit.

C’est un bon début.

Mais cette décision présente un inconvénient : elle supprime l’argument de l’urgence qui est fondamental dans le cadre d’un référé liberté.

Dès lors, je préfère suspendre cette procédure pour la réserver à l’année prochaine. Il ne sert à rien de maintenir des procédures dont les chances de succès sont illusoires. Je préfère un langage de vérité aux promesses inconsidérées qui épuisent les malades.

Décidément l’année 2020 aura été marquée par deux victoires : le 25 juin, la Cour d’appel de Lyon a retenu la faute de Merck lors du changement de formule de Lévothyrox ; le 10 juin, le ministère a accepté de renouveler l’accès au Lévothyrox avec Lactose jusqu’au 31 décembre 2021.

Par ailleurs, à la lecture du sondage que nous avons réalisé, dont je révélerai les résultats dans une prochaine newsletter, il est probable que l’on ne va pas s’arrêter en si bon chemin...
 
Votre bien dévoué
 
 
Christophe Lèguevaques
Avocat au barreau de Paris
Docteur en droit
 
  PENAL - Tribunal Judiciaire de Marseille
Le dossier avance doucement...
 
 
 
 
Début juillet, avec plusieurs membres de l’équipe, nous avons commencé à analyser les premiers retours de l’enquête approfondie menée par le juge d’instruction.

Comme vous le savez, je ne peux pas vous révéler l’état de l’enquête en raison du secret de l’instruction (et parce que Merck lit nos newsletters).

Toutefois, sachez que la juge mène des vérifications approfondies. Toutes les expertises n’ont pas encore été retournées, mais elles sont prometteuses.

Bien sûr, comme dans le dossier AZF, il faut s’attendre à une attaque en règle des experts de la part de l’industriel qui produira des contre-expertises qu’il aura payées très cher…

À ce propos, laissez moi vous raconter ce que nous avons vécu dans le dossier AZF.

Petit rappel : l’usine AZF de Toulouse a explosé le 21 septembre 2001 vers 10h17, occasionnant une trentaine de morts, des milliers de blessés et des dégâts matériels très importants.

L’usine fabriquait de l’ammonitrate d’ammonium (un engrais) et du DCCNA (un produit chloré servant à nettoyer les piscines).

Depuis la fin du XIXème siècle, on savait que l’ammonitrate pouvait interagir violemment avec le chlore.

Malgré les manipulations et les pressions de l’industriel, l’enquête a mis en évidence des croisements de produits qui n’auraient jamais dû avoir lieu.

Les experts judiciaires précisent les causes de cet accident industriel : le mélange d’ammonitrate et de DCCNA en présence d’eau produit un gaz explosif qui va servir à amorcer l’explosion d’un gros tas d’ammonitrate (de plus de 500 t. – par comparaison, à Beyrouth, où ce sont 2.750 tonnes qui ont explosé).

Pendant 10 ans, Total/AZF va nier que ce mélange puisse être explosif.

Pour cela, elle fait appel à des chimistes de l’Imperial College (Londres) ou de l’institut polytechnique de Moscou.

Son but : créer un doute qui lui permettrait d’éviter la reconnaissance de sa responsabilité pénale.

Et puis patatras, lors d’une audience, un ancien directeur de recherche du CNRS est interrogé.

Il explique que TOTAL/AZF avait passé commande d’une étude scientifique au CNRS pour vérifier si le mélange ammonitrate, DCCNA en présence d’eau pouvait être explosif.

L’étude menée par le CNRS était accablante : non seulement, ce mélange était explosif, mais sa puissance n’avait jamais été mesurée.

Pour le CNRS, la thèse des experts judiciaires était sérieuse et conforme à toutes les informations réunies par la science et la pratique.

Que fit TOTAL /AZF ?

D’abord, en vertu d’une clause de confidentialité, il interdit au CNRS de publier sa recherche ! Un organisme d’Etat était donc réduit au silence par une puissance économique privée. Il est donc possible d’acheter la science…

Par ailleurs, les scientifiques du monde entier se trouvaient privés d’une information capitale qui pouvait éviter d’autres accidents de ce genre dans le monde.

Mais, après avoir censuré cette étude, TOTAL/AZF va pendant plus de 10 ans prétendre que les experts judiciaires sont des abrutis, incompétents. Tout en niant un fait scientifiquement établi, TOTAL/AZF va salir la réputation et l’honneur des experts pour continuer à fabriquer du doute…

Et il a fallu le courage d’un directeur de recherche du CNRS à la retraite pour révéler cette ignominie.

Voila la tactique utilisée par les industriels.

Mais comptez sur nous pour faire tomber les masques et dénoncer la mascarade.

Tôt ou tard, la responsabilité pénale de MERCK sera reconnue même si je dois y passer 10 ans de ma vie professionnelle…
 
  COUPS DE GUEULE
DÉFENDRE LES MALADES OU L’INDUSTRIEL :
choisis ton camp, camarade….
 
 
Jusqu’à présent, je restais silencieux face aux attaques provenant d’une « association » de malades se prétendant « libre » mais reprenant les pires arguments de MERCK.
 
Très présente sur les réseaux sociaux, où elle attaque toutes les personnes qui ne sont pas de son avis, cette « association » était responsable d’une déstabilisation de l’approvisionnement au Maroc au prétexte que le Lévothyrox « marocain » était de l’ancienne formule au Lactose.

Cette « association » qui raconte n’importe quoi, mélangeant les approximations, les accusations sans fondement et complotistes prétend connaître la Vérité et mener des combats judiciaires inédits, mais oublie de dire qu’elle a perdu devant le Conseil d’Etat.

Quant au financement de ses procédures, mystère et boule de gomme.

Cette « association » n’a de cesse d’attaquer les autres associations ; n’hésitant pas à reprendre les propos honteux et mensongers de MERCK.

Cette association est contre tout : contre les génériques, contre les alternatives, contre les malades, contre les autres associations, tellement contre qu’on pourrait la croire, comme dirait Coluche, qu’elle est tout-contre Merck, au point de se confondre avec l’industriel ? À mes yeux, elle est devenue le porte-voix de la division. Elle sert à décrédibiliser les malades par des propos maladroits, ridicules et souvent offensants.

Bref cette « association » est dangereuse car elle entretient des illusions, ne s’appuie pas sur des informations scientifiques mais sur des intuitions.

Comme elle accuse, vitupère, et n’écoute pas, elle prétend imposer ses choix.

Ainsi, elle est contre le T-CAPS et son remboursement. Pourquoi ? Parce que !

Circulez, il n'y a rien à voir. Les trois animatrices savent et taisez-vous, elles ont raison. Point final.

Il est impossible de dialoguer avec elle.

Alors, le plus simple consiste à la laisser aboyer et à passer son chemin, tout en continuant à défendre tous les malades, sans exception, qu’ils soient membres ou pas d’une association, qu’ils supportent ou pas la nouvelle formule.

Pour nous, seul compte l’intérêt des malades (et non les égos démesurés de certaines personnes).

Pour nous, seule compte la condamnation de MERCK et de l’ANSM.
 
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