Mercredi 5 décembre, au Pôle Martinique de l'Université des Antilles, à l'occasion d'une conférence-débat sur les aspects sanitaires et juridiques du dossier du chlordécone, traités magistralement par le docteur Serge Châlons et le bâtonnier Raphaël Constant, nous avons pu bénéficier, en visio conférence, des exposés fort éclairants du professeur émérite, Monsieur Pedro Arrayo-Agudo, rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits humains à l'eau potable et à l'assainissement et de Madame Sabrina Cajoly, juriste en droit international, très impliquée, à titre bénévole, dans la bataille auprès de l'ONU pour que la France soit mise en demeure de se conformer aux règles internationales en matière de droit des populations, se trouvant sous son administration, à une eau potable c a d, entre autres, sans chlordécone.
En Guadeloupe, le gouvernement français a-t-il censuré un représentant de l'ONU à l'Université ?
Remerciant à nouveau ces deux spécialistes engagé-e-s dans la défense de nos droits pour leurs remarquables interventions, nous sommes contraints de nous interroger sur l'annulation brutale de la conférence que le rapporteur spécial de l'ONU devait tenir au Pôle Guadeloupe de l'université des Antilles le 29 novembre dernier sur le même sujet.
Les explications, rapportées par la presse, d'une annulation qui ne viendrait pas de pressions en hauts lieux ou encore dont les raisons seraient mystérieusement inconnues sont tout sauf convaincantes. La commission nationale consultative des droits humains vient d'ailleurs d'émettre de vives protestations contre les pressions ayant conduit à cette incroyable annulation.
Nous nous associons pleinement à ces protestations. Faudra-t-il une commission d'enquête indépendante pour que la pleine lumière soit faite sur cette triviale et ténébreuse affaire ?
En attendant, nous affirmons que plus les autorités s'appliqueront à empêcher une mise en accusation de l'État français sur la scène internationale pour ses crimes chlordécone, plus nous nous battrons pour une dénonciation internationale de ces crimes avec toujours notre même exigence de vérité, de justice, de réparation.
Le combat continue. Les hommes et les femmes de bonne volonté feront au monde une nouvelle lumière.