- Le 3 novembre 2017, nous avons fait délivrer une sommation interpellative pour vérifier une information publiée par le DAUPHINE LIBERE du 30 octobre 2017 selon laquelle l’ancienne formule du LEVOTHYROX (AF) serait fabriqué en France dans l’usine PATHEON de Bourgoin-Jallieu à destination du marché italien. Nous prenions la précaution de poser les questions suivantes
- Le produit à destination du marché italien (EUTIROX) est-il identique au produit EUTHYROX distribué en France depuis le 2 octobre 2017 ?
- Ce produit (EUTIROX) correspond-il à l’ancienne formule du LEVOTHYROX contenant du lactose dont MERCK a arrêté la production pour le marché français à compter du printemps 2017 ?
- Les réponses recueillies par les huissiers étaient insatisfaisantes
- Le Laboratoire PATHEON expliquait qu’il ne pouvait pas répondre car il était tenu par une clause de confidentialité contenu dans le contrat signé avec MERCK.
- L’ANSM et le ministère de la santé répondaient qu’ils répondaient plus tard ;
- Merck se justifiaient en bottant en touche et renvoyant à une réponse par ses avocats dans le cadre de la procédure.
- Lors d’un passage à l’émission de Jean-Claude BOURDIN (RMC), Me Christophe LEGUEVAQUES (CLE) dénonçait les mensonges de MERCK et des autorités.
- Curieusement, alors que personne n’avait cru bon de répondre aux questions posées par huissier, une réponse concertée entre MERCK et le ministère était apportée par voie de presse :
- Le ministère déclarait (10/11/2017)
dans l'usine iséroise, "la société Patheon fabrique de l'Eutirox (avec un 'i')" commercialisé en Italie, a assuré à l'AFP le ministère de la Santé, selon lequel "l'ancienne formule de Levothyrox et l'Eutirox ne sont pas les mêmes produits".
Le ministère relève notamment que "les procédés de fabrication ne sont pas les mêmes" et que la source des composants (principe actif, excipient lactose) est différente. (…) En revanche, poursuit-on au ministère, l'Euthyrox de Merck, en provenance d'Allemagne, "est strictement identique à l'ancienne formule du Levothyrox qui était commercialisé en France".
- De son côté, Mme Leto, pharmacienne responsable de MERCK SERONO ajoutait
"La formule destinée au marché italien ne correspond pas de façon strictement identique à l'ancienne formule du Levothyrox","l'ancienne formule n'a jamais été produite en France".
- Cette réponse était déjà surprenante : la source des composants et la localisation de l’usine pourraient donc affecter la fabrication de médicament. Lorsque MERCK a remplacé le lactose par le mannitol dans le nouvelle formule en mars 2017, ce changement n’a fait l’objet d’autant de précaution.
Par ailleurs, ni le ministère ni MERCK ne précise si l’EUTIROX italien est source d’effets indésirables comme la nouvelle formule du LEVOTHYROX.
A première vue, les arguments paraissent faibles et incompréhensibles.
- Patatrac !
- C’était sans compter sur la vigilance de certains malades. Par mail et sur facebook, Doris, Alain, Jean-Pierre et Séverine alertent Me Christophe LEGUEVAQUES (CLE) en lui communiquant l’information suivante
Lévothyroxine : mise à disposition de la spécialité italienne Eutirox - Point d'information (13 août 2013)
Pour faire face aux tensions apparues depuis plusieurs semaines sur l’approvisionnement en LEVOTHYROX (lévothyroxine) du laboratoire Merck Serono, la spécialité EUTIROX sera disponible à partir du mercredi 14 août 2013 pour les officines. Importée d’Italie, cette spécialité est de composition identique au LEVOTHYROX, en principe actif et en excipients.
Le plan d’actions mis en place depuis plusieurs semaines par l’ANSM, en concertation avec le Laboratoire Merck Serono, les Conseils nationaux de l’Ordre des pharmaciens et des médecins, les sociétés savantes et les associations de patients, pour assurer la continuité des traitements des patients prenant des médicaments à base de lévothyroxine sodique, se poursuit.
Dans ce cadre, la spécialité EUTIROX, fabriquée sous licence Merck KGaA, importée d’Italie sera disponible à partir du mercredi 14 août.
La spécialité EUTIROX sera délivrée gratuitement aux patients. Il s’agit d’une mesure temporaire qui cessera dès la remise à disposition de l’ensemble des dosages de LEVOTHYROX, dans les prochaines semaines.
Ainsi, donc MERCK et les pouvoirs publics continuent de nous mentir mais ils se prennent le pied dans le tapis.
Le monde a changé, l’information est partagée, MERCK et les pouvoirs publics doivent accepter cette disruption : les malades ne sont ni des cobayes ni des vaches à lait, mais des êtres humains égaux en dignité.