Dans une ordonnance en date du 31 juillet 2019, le juge des référés du Tribunal de grande instance de Poitiers a missionné trois experts qui devront établir le lien de causalité entre la prise du médicament Androcur, prescrit pour lutter notamment contre l'hyperpilosité, et le développement de méningiomes, c'est-à-dire de tumeurs cérébrales.
Pour Me. Romain Sintès, avocat au barreau de Toulouse, cette ordonnance va dans le bon sens et contribue au rétablissement de la vérité :
Pour Me. Romain Sintès, avocat au barreau de Toulouse, cette ordonnance va dans le bon sens et contribue au rétablissement de la vérité :
« Ma cliente est soulagée. Alors que le laboratoire Bayer s’opposait farouchement à toute désignation d’expert, elle a le sentiment d'avoir été entendue par le magistrat ».
De façon concrète, un neurochirurgien, un pharmacologue et un endocrinologue vont devoir dire si la prise prolongée du médicament est à l'origine ou pas des tumeurs cérébrales et c'est à la lumière tant du dossier médical que de la littérature scientifique que les experts devront se prononcer. Si le lien est établi, alors les experts devront déterminer les préjudices que la molécule a pu causer (atteinte à l’intégrité physique et psychique, frais de santé, préjudice d'agrément, préjudice esthétique permanent, préjudice professionnel,...).
Dans sa décision du 31 juillet, le juge des référés de Poitiers apporte une précision importante en indiquant qu'il « ne peut être reproché à la demanderesse de ne pas avoir conservé les ordonnances successives qui lui ont été délivrées, ni les preuves de délivrance par tel pharmacien durant une période de plus de vingt ans au cours de laquelle ni ses connaissances professionnelles, ni son état de santé ne l'inclinaient à suspecter de quelconques méfaits du médicament incriminé ».
« C'est un point important puisque le laboratoire s’appuyait sur l’absence de preuve de prise prolongée du médicament pour s’opposer à l’expertise. Cet argument lui a déjà permis d’obtenir des ordonnances de refus d’expertise.
« C'est un point important puisque le laboratoire s’appuyait sur l’absence de preuve de prise prolongée du médicament pour s’opposer à l’expertise. Cet argument lui a déjà permis d’obtenir des ordonnances de refus d’expertise.
L’analyse du juge des référés de Poitiers qui relève pratiquement du bon sens est importante car elle facilite les démarches envisagées par de trop nombreuses victimes craignant ne pas pouvoir démontrer une prise d'Androcur parfois anciennes », ajoute Me. Romain Sintès