- Nous exigeons que:
- tous les responsables économiques et politiques de l’empoisonnement du Vivant (nature & humains) de Martinique, Guadeloupe et d’ailleurs par le Chlordécone soient convoqués pour rendre des comptes à la barre des tribunaux. Ce combat rentre dans le cadre de la lutte contre tous les biocides qu’ils soient cancérigènes, mutagènes, perturbateurs endocriniens, reprotoxiques.
- cessent le harcèlement, la répression policière et judiciaire contre les militants.es engagés.es dans le combat contre le désastre de ce Chlordécone.
- Aussi, nous exigeons que l’État qui a admis sa responsabilité, par la déclaration du président de la République le 27 septembre 2018, assume totalement celle-ci en prenant les mesures et moyens à la hauteur de la situation, en particulier pour garantir à brève échéance le zéro chlordécone dans l'alimentation.
- Pour l’indemnisation, le suivi médical et psychologique gratuit de toutes les victimes, prioritairement les ouvriers et ouvrières agricoles, et toutes les personnes rendues malades par l’absorption d’eau ou d’aliments chorldéconés sans que leur soit imposé un parcours de combattant aussi irréaliste qu’humiliant ;
- Pour la remédiation des préjudices économiques subis par les marins-pêcheurs, les aquaculteurs, les agriculteurs et tous les professionnels qui peuvent prouver l’impact préjudiciable subi ;
- Pour l’accélération de l’attribution de terres en friche à des cultivateurs et cultivatrices sans terres, avec des aides et un protocole pour une agriculture nourricière exempte de tout pesticide et biocide;
- Pour l’achèvement rapide, complet, gratuit et obligatoire de l’analyse de toutes les terres agricoles ou susceptibles de le devenir avec inscription aux hypothèques de leur taux de chlordécone ;
- Pour la fourniture de tous les matériels et de l’encadrement technique nécessaires pour le développement des alternatives (jaden pann, jardins suspendus (hors- sols), jardins agro-forêts…).
- Un programme de recherches conséquent, doté des moyens et de la durée nécessaires, doit être déployé en total partenariat et en présence des instances locales, portant en particulier sur :
- La connaissance complète de l’impact de la molécule Chlordécone sur la santé
- La détoxication des personnes par la validation scientifique des protocoles agréés existants ou allégués.
- La dépollution des milieux.
4. Nous réclamons que la configuration finale de tout plan de réparation soit l’objet d’une négociation sérieuse entre l’État, les différentes collectivités, les élus.es, les professionnel.les, le mouvement social, et toutes les associations et organisations impliquées.
5. Nous affirmons que l’abominable tragédie dont sont victimes les peuples est la preuve de la nécessité de sortir d’un monde infesté par les produits toxiques, tout particulièrement les pesticides, à la recherche effrénée du profit à courte vue, aux conséquences et coûts désastreux (eaux contaminées, écocide…) pour l’ensemble du Vivant.
6. Enfin, nous appelons à la mobilisation la plus large et à la solidarité la plus totale pour faire triompher tous les points et principes de la présente déclaration proposée par les premiers signataires, à tous les mouvements, à toutes les organisations aux Antilles, en France et ailleurs, à toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté.
Les premiers signataires :